lundi 28 décembre 2020

La première séance de cinéma

Nous sommes le 28 décembre 1895. Lors des fêtes de Noël, un ami m’a parlé d’une attraction à nulle autre pareille qui s’appelle le cinématographe. Elle a été inventée par deux frères lyonnais,  Auguste et Louis Lumière. Il parait que ce soir sera donnée la première représentation de cette invention. Je ne veux rater cela pour rien au monde.

La séance a lieu ce soir. Une première représentation a eu lieu cet après-midi pour quelques privilégiés, mais la presse, invitée elle aussi, a considéré qu’elle avait mieux à faire. L’histoire nous dira si elle a eu raison.

Le musée Grévin et les Folies Bergères ayant refusé d’accueillir l’invention des frères Lumière, la représentation a lieu dans le « Salon indien » du Grand Café, une salle de billard aménagée pour l’occasion.

Je descends l’escalier et pénètre dans le salon indien. Une trentaine de personnes sont déjà là, vraisemblablement attirées par les deux affiches qu’ils ont vues de part et d’autre de l’entrée du Grand Café. Ce n'est pas l'affluence espérée par les organisateurs ; il  faut dire que le prix d’un franc est assez cher, les spectacles de lanterne magique ne coûtent en général qu'une trentaine de centimes. C’est sûrement ce prix qui aura dissuadé les visiteurs de venir occuper la centaine de sièges que compte la salle.
L’invention, déjà présentée à un collectif de scientifiques en mars dernier trône au fond de la salle. Puis la lumière s’éteint. Le mur blanc situé devant nous s’anime, diffusant « La sortie de l’usine Lumière à Lyon ». Nous sommes littéralement ébahis par ce spectacle. Nous avons l’impression d’être parmi les ouvriers qui se dispersent devant nous !

Une dizaine de petits films s'enchaînent alors, dont «Baignade en mer», «Le repas de bébé»... Vingt minutes plus tard, nous sommes sous le choc. Mon voisin, un certain Méliès, magicien de son état, est bouche bée. «Nous restâmes frappés de stupeur, surpris au-delà de toute expression. Chacun se demandait comment on avait pu obtenir pareil résultat», témoignera-t-il plus tard.

Je sais qu’il a ensuite proposé à Louis Lumière de lui acheter son invention pour 5 000 francs. Mais Louis Lumière refusera, lui répondant : «Pour vous, ce serait la ruine. Elle peut être exploitée quelque temps comme une curiosité scientifique. Mais, en dehors de cela, le cinématographe n'a aucun avenir commercial.» Une semaine plus tard, ils seront des milliers, chaque jour, à payer leur séance de «cinéma».


jeudi 17 décembre 2020

La mode masculine à la ville en 1900

En 1900, la mode masculine est de couleur sombre. A contrario de la mode féminine, elle est stricte et n’évolue que lentement. Cette sobriété permet cependant de mettre en valeur les tenues chatoyantes de ces dames.

A la ville, tant la haute bourgeoisie que les bourgeois plus modestes revêtent un costume trois pièces composé d’un pantalon proche du corps, d’un gilet et d’une veste ainsi que d’une chemise blanche. Cet ensemble est accessoirisé d’une cravate qui peut être légèrement colorée mais sans excès, d’un chapeau et d’une canne. Le chapeau sera un chapeau haut de forme pour le soir ou un chapeau melon pour la ville. Gants et montre à gousset complètent cette tenue.

La manière de porter le chapeau suit des règles de bienséance très codifiées.  Il doit être retiré à l’intérieur. On incline ou on soulève son chapeau pour saluer l’un de ses semblables en signe de respect. Si le haut de forme est l’élément indispensable à porter avec une redingote, il sera malvenu avec un complet veston.

Les différences entre la haute bourgeoisie et les ouvriers portent principalement sur la qualité des tissus mais aussi sur les accessoires. Les montres à gousset portées par la haute bourgeoisie ont une chainette en or et les cannes sont ornées de pommeau de grande valeur.
La différence se fait aussi par le chapeau. Si le haut de forme ou le melon est porté couramment par la bourgeoisie, l’ouvrier portera une casquette qui suivra cependant les mêmes règles de bienséance.

Les cheveux sont portés courts et la mode est au port de la moustache.   

Les chaussures sont des souliers plats en cuir à lacets en soirée ou des bottes de styles variés. La production de chaussures s’est mécanisée au milieu du XIXe siècle, et en 1900, la plupart des gens portent des chaussures fabriquées dans des usines et vendues par des détaillants de chaussures, plutôt que par des cordonniers.

Les vêtements masculins non seulement habillent l’homme, mais ils sont aussi le reflet de sa classe sociale et de l’évolution de la société.

jeudi 10 décembre 2020

Le pointilleur

A la fin du XIX° et au début du XX° siècle, les ingénieurs et dessinateurs ne disposaient pas de beaucoup d’instruments pour dessiner des pointillés réguliers. Il y avait le tire-ligne - à condition d'avoir beaucoup de doigté pour dessiner des pointillés réguliers - et il y avait le pointilleur !

DR. www.laboiteverte.fr
Le pointilleur était un mécanisme composé d’une roue dentée qui levait puis descendait une  pointe encrée à intervalle régulier créant ainsi un pointillé. En changeant la roue on pouvait ainsi changer le pas du pointillé.

Ce principe fut breveté par M. Richter à la fin du XIX° siècle et fut utilisé couramment dans la première moitié du XX° siècle.

Il fut commercialisé par différentes sociétés dont la marque suisse Kern.