vendredi 26 mars 2021

Le premier enregistrement sonore

Le grand public a retenu que la première personne à reproduire un son enregistré fut Edison avec son phonographe en 1877. Ce que l’on sait moins, c’est qu’Edison ne fut pas réellement le premier à réaliser cette prouesse technique ; en effet, le premier enregistrement sonore date de 1854 soit plus de vingt ans auparavant !

Le phonotaugraphe de Scott de Martinville

Pour cela, Scoot de Martinville invente le phonautographe, appareil composé d’un pavillon relié à un diaphragme qui transmet les vibrations du son à un stylet, qui « imprime » alors une bande de papier noircie à la fumée tournant autour d’un cylindre. Il en dépose le brevet le 25 mars 1857. La technique utilisée est la même que celle toujours actuellement utilisée pour les sismographes. Le phonautographe produit des images de vibrations sonores en traçant les ondes sonores sur une bande de papier noirci.

Image des vibrations sonores imprimées sur du papier noirci à la fumée

S’il sait « enregistrer » le son, Scott de Martinville ne sait malheureusement pas le lire et le restituer. Par conséquent le premier son enregistré n’est pas le premier à être lu ! Le phonautographe ne sera vendu qu’à des laboratoires scientifiques ou à des établissements d’enseignement pour des recherches sur l’acoustique.

Scott de Martinville ne fera malheureusement pas fortune avec son invention lorsqu'il en vendra le brevet. Il déclarera, lors de la sortie du phonographe d’Edison, souhaiter que l’on n’oublie pas son nom dans l’histoire ; c’est ce que, modestement, nous faisons aujourd’hui.

En 2008, des chercheurs américains parviendront à restituer le son d’une bande enregistrée en 1860 sur un phonautographe. La voix aiguë, d’abord attribuée à une femme chantant « Au clair de la lune » pendant une dizaine de secondes, s’avèrera au final être une voix grave chantant la même chanson pendant une vingtaine de secondes, vraisemblablement celle de Scott de Martinville. Cette courte chanson est donc le plus vieil enregistrement sonore de l’histoire humaine.





jeudi 18 mars 2021

Le coffret microscope

Lorsqu’il part en expédition, Gustave Boileau ne se sépare jamais de son matériel d’observation. C’est pourquoi l’atelier du Gramophone Beuglant lui a confectionné ce coffret à l’épreuve des aléas des voyages, qu’ils s’effectuent en steamer ou à dos de chameau !

Notre rédacteur en chef y retrouve son microscope préféré – un Lemardeley de la plus belle facture – une seringue Bourguignon et quelques accessoires fort utiles dans des contrées lointaines !


jeudi 4 mars 2021

La petite histoire du chapeau claque

Le chapeau claque est un chapeau haut-de-forme qui offre la possibilité de s’aplatir à l’aide de ressorts mécaniques. Lorsqu’il est replié, un coup de pouce suffit pour qu’il reprenne sa forme initiale.

Au XIX° siècle, le chapeau haut-de-forme est l’attribut de la bourgeoisie. Il incarne la respectabilité de cette classe sociale et est l’accessoire indispensable de l’habit de soirée. Il se porte traditionnellement avec une redingote ou avec une queue de pie. Il est réservé aux soirées, aux bals, aux mariages ou aux courses hippiques. Mais à l’opéra, où son porteur à l’obligation de déposer cet élégant accessoire, il pose un indéniable problème de rangement.
Les premiers essais  de chapeau haut-de-forme pliable ont lieu en 1824 en Angleterre, mais c’est un français, Antoine Gibus (dont le nom de famille deviendra un nom commun désignant un type de chapeau) qui dépose le premier brevet de « chapeau à forme pliante dans le sens perpendiculaire » le 23 juillet 1834. Il s’inspire pour cela des chapeaux-bras du XVIII° siècle que l’on peut porter sous le bras comme par exemple le bicorne. La famille Gibus déposera ensuite pas moins d’une trentaine de brevet de chapeaux mécaniques entre 1834 et 1870.
Le mécanisme à ressort du chapeau claque normalement dissimulé sous le tissu
Il est composé de satin de velours noir et se range dans une boîte en carton fermée par deux rubans de soie et ornée d’une poignée en laiton. Il doit son nom au bruit provoqué par le mécanisme à ressort en se dépliant. Il est porté principalement lorsque son propriétaire se rend dans des lieux peu spacieux comme le théâtre ou l’opéra. Une fois replié il peut alors être mis sous les genoux ou tenu sous le bras. Les anglais l’appelleront  d’ailleurs « Opera hat » ou chapeau opéra.

Le nécessaire anti-vampires

Lorsque l’on demandait à Gildas Blueford le contenu du livre qu’il ne manquait pas de prendre avec lui les nuits sans lune, il répondait alors que ce contexte se prêtait bien à la lecture des histoires de vampires… Mais disait-il réellement la vérité ?

Pas si sûr ! Gildas Blueford n’était pas homme à se promener une nuit de pleine lune sans un minimum d’équipements adéquats. Ce livre n’était-il pas plutôt un nécessaire de lutte et de protection contre les créatures vampiriques ?

Qui s’aventurait à le feuilleter y trouvait, non pas l’histoire du héros de Braham Stocker mais des pieux en chêne massif et un maillet du même bois au manche recouvert de cuir pour une prise ne main optimale. Une croix en argent fixée dessus en assure une efficacité accrue.
Il y trouvait aussi tout ce dont il pourrait avoir besoin en présence de créatures maléfiques : quelques fioles contenant de l’eau bénite, du sel et des dents de vampires sans oublier la tenaille pour les extraire afin de rentrer à son domicile en ayant la preuve d’avoir vaincu quelques-uns de ces monstres assoiffés de sang.
Bien entendu, un chapelet, une bible et une statue de la vierge complète l’ensemble, sans oublier le chapelet à cœur momifié des établissements D-Rivets ainsi que quelques gousses d'ail, accessoires indispensables d’une bonne chasse aux vampires.