jeudi 28 janvier 2021

Gustave Boileau

Gustave Boileau est né en Bourgogne dans la seconde moitié du XIX° siècle. Malgré un patronyme peu en rapport avec son activité, il est le fils unique d’une famille de viticulteurs dont l’origine remonterait au Moyen-Âge. Il entreprend des études de géographe, ce qui lui donne le goût des voyages et lui permet de parcourir le monde durant sa jeunesse. Il voyage notamment en Afrique où il croise le professeur Brétavia. Puis, de retour en France, il décide de reprendre l’exploitation familiale.

La crise du phylloxéra qui atteint la Bourgogne dans les années 1880 et qui touche la moitié du vignoble aura raison de son exploitation. Il délaisse la viticulture mais ne quitte pas le milieu vinicole qu’il connait bien pour se concentrer sur le seul négoce du vin. Le marché anglais naissant et florissant lui permet d’amasser une petite fortune.

Mais il n’est pas pleinement satisfait de sa carrière. Il lui manque ce petit quelque chose qui comblerait sa vie. Depuis sa plus tendre enfance, il rêve de communiquer ; il va donc décider de s’acheter un journal !

Le petit pactole amassé avec la vente de vin aux anglais lui permet de s’offrir un petit journal de province qui vivote : « Le Gramophone Beuglant ».

Il s’entoure d’une équipe réduite en la personne de Gildas Blueford, un jeune alchimiste qui parcourt le monde (lui rappelant peut-être sa jeunesse passée à voyager) et de Miss Adélaïde Froufrou, une assistante polyvalente qui tient le journal en l’absence du patron et sans qui le journal ne serait pas ce qu’il est.

Le coup de génie de Gustave Boileau va consister à exploiter la récente création de l’ingénieur allemand Emile Berliner pour faire passer le « Gramophone Beuglant » du statut de petit journal de province distribué par des crieurs à un journal d’envergure national.

A l'écoute du Gramophone Beuglant en 1900
En gravant les articles sur un disque de cire lisible par un Gramophone et en les livrant chez ses abonnés par la Poste ou par porteur spécial dans les grandes villes, il offre à qui le souhaite la possibilité d’avoir la vie du monde dans son salon. C’est la création des actualités radiophoniques avant l’heure !

Livraison du Gramophone Beuglant en 1900
Aujourd’hui encore, le Gramophone Beuglant reste un journal à la pointe de l’actualité de cette période de transition entre le XIX° et le XX° siècle naissant.

dimanche 24 janvier 2021

L'invention de la photographie

La première photographie de l’histoire a été prise en 1826 par le français Nicephore Niépce. Elle représente une aile de sa propriété, dans le village de Saint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire) où l’inventeur réalisait ses expériences. Elle aurait nécessité 8h de pose ! Elle est le fruit d’un long travail  débuté en 1816 mais sans qu’il arrive à fixer ses photos sur un support. Le procédé des daguerréotypes sera découvert par Louis Daguerre en 1835. Le brevet de la photographie sera ensuite acheté par la France en 1839 qui « en dotera libéralement le monde ».
La première photographie de l'histoire
Pour prendre ses première photos, Nicéphore Niépce utilise une chambre noire, c’est-à-dire une boîte noire percée d’un trou muni d’une lentille. La chambre noire est un principe connu depuis l’antiquité et il existait aussi des procédés de production d’images mais celles-ci possédaient le gros désavantage de s’effacer assez rapidement à la lumière. L’image est projetée sur le fond de la boîte où se trouve, dans un premier temps, une feuille de papier enduite de sels d’argent qui ont la particularité de noircir à la lumière. Cela donne un négatif mais celui-ci n’est pas fixé c’est-à-dire que le papier continue de noircir à la lumière. Personne n’avait jusqu’à présent réussi à « fixer » définitivement l’image sur un support. C’est ce à quoi arrivera Niécphore Niépce en utilisant du bitume de Judée, une résine minérale, sorte de goudron qui durcit à la lumière.
La chambre noire utilisée par Nicéphore Niepce
A l’époque, on ne parlait pas encore de photographies mais de daguerréotypes du nom de Louis Daguerre qui a poursuivi les travaux de Niépce après sa mort. Les daguerréotypes étaient enregistrés sur des plaques de cuivre argenté poli et exposées à la lumière.
Daguerréotype de 1839 avec sa plaque d'authentification
Celles-ci étaient peu réactives et il fallait poser sans bouger ni cligner des yeux pendant de longues minutes avant que la plaque ne soit impressionnée. Cela limitait donc les daguerréotypes au portrait et interdisait toute prise de vue de sujet en mouvement. Considérant qu’il était difficile voire impossible de rester plusieurs minutes sans cligner des yeux on demandait au modèle de fermer les yeux. Les yeux étaient alors ensuite dessinés directement sur la photo. Ce procédé sans négatif ne permettait pas la reproduction de l’image.

Chaise avec système permettant de tenir le buste immobile utilisé pour les prises de vues avec daguerréotypes.
Le traitement et le développement des daguerréotypes nécessitait de manipuler des substances très dangereuses c’est pourquoi il était à l’époque réservé aux professionnels.
En 1841, un anglais du nom de William Talbot mettra au point un système capable de fixer les images sur du papier. Les premiers appareils grand public inventés par un américain, George Eastman, ne verront, quant à eux, le jour qu’en 1888. Ce sera alors le début de la démocratisation de la photographie, la rendant accessible au plus grand nombre.


jeudi 14 janvier 2021

La cité des enfants perdus

Pénétrer dans la cité des enfants perdus c’est pénétrer dans un univers glauque, cauchemardesque à l’esthétique steampunk assumée réalisé par Jean Rabasse (césar du meilleur décor en 1996 pour ce film).
On y entre par une fête foraine, dans la tradition des arts forains 1900, avec son fort des halles, son montreur de puces savantes ou bien encore ses sœurs siamoises. Les personnages que l’on rencontre tout au long du film – un casting de « gueules » de cinéma parmi lesquelles Dominique Pinon, Jean-Claude Dreyfus, Hadji-Lazaro, Ron Perlman,  Daniel Emilfork, etc. - sont autant de références au monde du freak show.
Puis l’on déambule dans une ville portuaire hors du temps, faite de tubes de cuivre, de briques sales, de mines aquatiques, de machineries rétrofuturistes et de vieux rafiots noyés dans une épaisse brume.
On y croise aussi une bande d’inquiétants cyclopes dotés d’un équipement visuel et auditif de la plus belle facture steampunk ainsi qu’un pied lourd !
Puis c’est la découverte de la plateforme perdue en mer et dans le brouillard, habitée par un étrange personnage entouré de clones et d'un un cerveau flottant dans un aquarium, quintessence de l’esthétique steampunk ! C’est ici qu’un scientifique fou dénommé Krank (mauvais en allemand, tout un programme !), fait enlever des enfants pour leur voler leurs rêves, seule solution pour ne pas vieillir.
Que ce soit son laboratoire ou la salle des machines (que n’aurait pas reniés le professeur Gaspard Brignantin !), tout concourt à une ambiance visuelle unique, baroque. Car au–delà du conte pour adulte, c’est l’atmosphère et l’univers visuel de ce film qui nous ont séduits et qui est, pour nous, une source d’inspiration steampunk.
Film de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet de 1995

jeudi 7 janvier 2021

Le Perfescope

Un stéréoscope est un instrument d’optique doté de deux oculaires permettant de voir un couple de photographies prises côte à côte donnant ainsi l’effet de relief. Cet effet est basé sur la perception du cerveau qui reconstitue une seule image en relief à partir de la vision de deux images différentes provenant de chaque œil.
Dès le XIX° siècle apparaissent les premiers stéréoscopes pour observer de telles images. Il est à noter que le stéréoscope apparaît un peu avant la photographie, l’effet de relief étant constitué par la vision de deux dessins légèrement différents reproduisant la vision que chaque œil pouvait avoir d’une scène.
Parmi ces objets, le stéréoscope dit de Holmes est constitué de deux lentilles insérées dans une « visière » en bois ou en métal, d’un support coulissant (pour s'adapter à la vue et à l'image) lui aussi en bois ou en métal supportant le couple d’image et d’un manche (ici repliable) permettant de tenir l’appareil.
Ce type de stéréoscope sera produit de 1850 à la moitié du XX° siècle. Ce modèle, produit par la société HC White du nom de son créateur, photographe, éditeur et inventeur. Il commencera sa carrière en 1870 en meulant des verres de lunettes. C’est cette expérience qui lui permettra de fabriquer des stéréoscopes d’excellente qualité et d’en devenir le premier fabricant mondial au début du XX° siècle. Le brevet sera déposé le 15 octobre 1895 au États-Unis et le 1er février 1896 en Europe.
Mais ce n’est qu’en 1899 qu’il se lance aussi dans la production d’images stéréoscopiques. Dans un premier temps, HC White réalise lui-même les cliches stéréoscopiques mais très vite il confie cette tâche aux employés de sa société. La production durera jusqu’à la seconde guerre mondiale, début du déclin de la popularité des stéréoscopes.
Le titre de gloire de HC White sera de remporter un prix à l’exposition universelle de Paris en 1900. Cette mention (comme celle des brevets d’ailleurs) figure en relief sur le haut de la visière.

vendredi 1 janvier 2021

Meilleurs voeux 2021

 

A tous nos fidèles lecteurs, nous souhaitons une année 2021 plus sereine que la précédente, qu'elle nous permette de continuer à vous faire partager notre passion de l'univers Steampunk et qu'elle nous offre la possibilité de vous retrouver sur les salons et les conventions !