jeudi 30 avril 2020

L’étrange machine parlante de Joseph Faber

En 1846, une attraction du célèbre cirque Barnum en tournée en Europe fait courir le public londonien. Il s’agit de l’étrange tête parlante de Joseph Faber.
Sur la scène, un automate est perché sur une table et s’adresse au public : «Veuillez excuser ma lente prononciation, bonjour mesdames et messieurs. Il fait chaud. Le temps est pluvieux.» Après ces salutations, la foule peut demander à la tête parlante de répéter ce qu'elle souhaite. La tête est capable de tenir une conversation dans n’importe quelle langue européenne et de prononcer n’importe quel mot même les plus compliqués.

Contrairement à certaines attractions foraines, il n’y a aucun trucage dans la machine de Jospeh Faber, juste une technologie complexe mise en œuvre pour la première fois au monde. L’ingénieur viennois a construit une série de mécanismes imitant les poumons, le larynx et la langue humaine.
Ce mécanisme est activé par un clavier de 16 touches créant les phonèmes de base et une dix-septième pour la glotte, ainsi que par des pédales. Un grand soufflet à deux compartiments envoie de l’air dans une anche. Six plaques de métal de formes diverses coulissent, s’abaissent ou se lèvent pour créer un courant d’air finement nuancé. L’air atteint ensuite la cavité buccale de l’automate inspirée de la cavité buccale humaine. Il arrive ainsi à reproduire les consonnes et les voyelles.

Après 17 ans de recherches, la première machine fabriquée, baptisée Euphonia, fut présentée par Joseph Faber en Autriche en 1840 au Roi de Bavière puis en Allemagne. Ne rencontrant pas le succès escompté, Joseph Faber la présente aux Etats-Unis en 1844 mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous. Il décide alors de la détruire. Il la reconstruit en 1845 et c’est sa rencontre avec Barnum qui lui assurera le succès.
Le physicien Joseph Henry, pionnier de l’électromagnétisme, qui s’intéressa à la machine dès 1945 y voyait un grand intérêt. Il imaginait que couplé à un télégraphe morse elle serait capable de prononcer à haute voix le message morse.

Cette machine suscita aussi l’intérêt de Melville Bell, le père de Graham Bell, qui quelques années plus tard, incitera son fils à créer une machine parlante ce qu’il fit avec succès. Ce sont ces travaux qui l’amèneront à s’intéresser à la modulation du courant électrique et à la création du premier téléphone.
Joseph Faber décèdera en 1866 sans que sa machine ne dépasse le stade d’une curiosité. Après sa mort, la machine sera encore exploitée quelques années par sa nièce qui en avait hérité. Aujourd'hui, Joseph Faber est considéré comme le pionnier de la synthèse vocale.

mercredi 22 avril 2020

La magie au XIX° siècle

Le XIX° siècle est un siècle de foisonnement scientifique qui aboutit à de nombreuses découvertes. Le public se passionne de plus en plus pour les expérimentations scientifiques, notamment les démonstrations de « physique amusante ». La vulgarisation scientifique est en plein essor.

A partir de 1855, le succès des expositions universelles qui présentent les dernières découvertes scientifiques ne dément pas cet engouement. On met alors surtout en avant le côté spectaculaire de la science présentée comme une attraction. C’est ce côté que les magiciens du XIX° siècle vont exploiter.

Lorsqu’on regarde les affiches des magiciens de cette époque, on constate qu’ils présentent souvent des expériences de physique amusante comme des expériences d’optique (projections de lanternes magiques), d’électricité, d’électromagnétisme ou bien encore des créations d’automates. Par exemple, Robert Houdin commence l’un de ses spectacles en tirant un coup de feu qui donne l’illusion d’allumer mille bougies d’un seul coup. Les bougies sont en fait des ampoules et s’allument grâce à un courant électrique.
Le XIX° siècle voit aussi la sédentarisation des magiciens qui se produisent de plus en plus dans des théâtres. La scène et la machinerie offrent la possibilité de réaliser des tours de grande illusion plus spectaculaires. A cette époque, les liens entre science et magie sont assez étroits. Certains magiciens comme Robin sont plus proches de la vulgarisation scientifique car ils expliquent leurs tours à la différence de Robert Houdin qui nappe les mêmes tours d’une aura de mystère donnant parfois de fausses explications pour dérouter son public.

En écho à ces spectacles, dans le seconde moitié du XIX° siècle, plusieurs fabricants vont proposer des boîtes de magie de « physique amusante ».
Boîte de magie "Physique Amusante" (fin XIX°) contenant un maillet magique, les gobelets à muscade, une boîte de dés, des coquetiers magiques, etc.
En hommage à ces boîtes, Gildas Blueford a créé la boîte du magicien Steampunk contenant des éléments de base que tout prestidigitateur se doit de posséder (carte, dés, foulard, baguette magique, gobelet, etc…).
Comme toute boîte magique, elle comporte aussi un rangement secret dont l’ouverture n’est possible qu’aux initiés…
Vous n'avez pas tout compris ? On révèle le secret, mais chut... surtout ne le répétez à personne !
 

jeudi 16 avril 2020

Vestiges des expositions universelles de Paris de 1889 et 1900

Vous étiez un peu trop jeune pour assister aux expositions universelles de 1889 et 1900. Qu’à cela ne tienne, nous vous avons concocté une petite balade dans Paris à la découverte des monuments érigés à l’occasion des expositions universelles et qui ont survécu, sur leur emplacement d’origine, aux opérations d’urbanisme et aux outrages du temps. Suivez le guide !

Notre balade commence au pied de la célèbre et emblématique tour Eiffel, joyau de l’exposition universelle de 1900. Puis, en longeant les quais de Seine nous la traversons en empruntant la passerelle Debilly créée pour faciliter l’accès à l’exposition universelle de 1900.
La tour Eiffel derrière la passerelle Debilly
De là, nous nous rendons jusqu’aux Grand et Petit Palais qui accueillirent en 1900 les Beaux Arts. En continuant vers l’Est, nous prolongeons nos pas jusqu’au pont Alexandre III, lui aussi vestige de cette même exposition de 1900.
Le pont Alexandre III et le Grand Palais
En le traversant, nous trouvons, non loin de là, la Gare des Invalides, ouverte le 15 avril 1900 par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour desservir l’exposition universelle. Puis l’on arrive enfin au Musée D’Orsay, anciennement gare du même nom qui fut, elle aussi, achevée en 1900 pour faciliter l’accès à Paris et à l’exposition universelle.

Malheureusement notre périple s’achève ici, car les autres bâtiments des expositions universelles de 1889 et 1900 ont été soit démolis, soit démontés et rapatriés dans leur pays d’origine pour les pavillons étrangers.
Le plan de la visite
De nombreux autres bâtiments seront acquis par des propriétaires privés, démontés puis remontés en divers points de la région parisienne. Par exemple, le pavillon de la Suède de l’exposition universelle de 1878 a été remonté à Courbevoie. Il abrite aujourd’hui le musée « Roybet-Fould ». Certains bâtiments seront même reconstruits à l’étranger. C’est le cas du pavillon chinois et de la tour japonaise de l’exposition universelle de 1900 acquis par le roi Léopold II et reconstruits à Bruxelles en 1904.

D’autres seront démantelés et ce n’est qu’une partie de leur structure (en bois ou en métal) qui a été réutilisée sans que l’on sache aujourd’hui précisément de quels bâtiments elle provenait. Il en est de même des ornements de ces bâtiments (vitraux, statues, etc.) que l’on retrouve aujourd’hui disséminés en région parisienne. SI vous vous sentez l’âme d’un archéologue ou d’un architecte, partez à la recherche de ces vestiges…

Et le Palais de Chaillot me direz-vous ? Ce bâtiment que l'on connaît aujourd'hui à la sortie de la station de métro Trocadero fut construit pour l’exposition universelle de 1937 ; il fut érigé en lieu et place du Palais du Trocadéro, créé lui à l'occasion de l’exposition universelle de 1878, toujours en place lors de celle de 1900 avant d'être démantelé en 1935.
Le Palais du Trocadéro en 1900

vendredi 10 avril 2020

La serre de Gildas Blueford

Voici le vivarium de voyage de Gildas Blueford.
Les ingrédients des décoctions alchimiques se doivent parfois d'être extrêmement frais. C'est pourquoi notre alchimiste ne se déplace jamais sans sa serre personnelle.
Elle lui permet d'avoir toujours à disposition ses spécimens végétaux les plus importants comme cette racine de mandragore ou cette plante carnivore du genre des Nepenthes.
La serre est équipée d'un système d'irrigation pour les longs voyages et permet d'y développer tout un écosystème, comme en témoignent les nombreuses espèces animales qui viennent y trouver refuge.

mercredi 1 avril 2020

Campagne de publicité

Le Gramophone Beuglant n'a pas résisté à la tentation de la blague du 1er avril !
Désolé pour ceux (rares !) qui y ont cru, mais l'on n'a pas encore les moyens de s'offrir ce type de campagne (et y tient-on vraiment ?).
Après le petit succès rencontré par notre journal tant en ligne que sur les salons comme Yggdrasil, nous avons sauté le pas et nous nous sommes offert notre première campagne de publicité.