jeudi 23 juin 2022

La locomobile

Selon le dictionnaire Larousse de 1910, une locomobile est une machine à vapeur montée sur roues et donc mobile. Les locomobiles servent le plus souvent comme source motrice dans les travaux agricoles notamment pour actionner les batteuses.
L’entrainement se fait à l’aide d’une longue courroie plate. Ce système permet de relier facilement la locomobile à la batteuse même avec un dénivelé entre les deux. La locomobile ne se déplace jamais sans un ensemble de cales pour la bloquer et ainsi assurer la tension de la courroie. L’adhérence de la courroie est souvent assurée par la pose de résine sur la roue métallique.
Les locomobiles peuvent aussi être utilisées dans les travaux publics où elles servent à l’extraction des minerais, au pompage d’eau dans les mines, comme force motrice pour certains moulins, etc.
Le prix d’une locomobile est alors de 3000 francs pour une machine ayant la force de 3 chevaux. Les agriculteurs y voient immédiatement un avantage par rapport au cheval. Au contraire de ce dernier qui exige nourriture et soins qu’il travaille ou soit au repos, une locomobile ne consomme de combustible ou n’occasionne de dépense que lorsqu’elle fournit un travail mécanique.
Le paradoxe de ces premières machines est que, pour les déplacer, on a recours à des chevaux pour les tirer ! Les premières locomobiles apparaissent à l’exposition universelle de Londres en 1851. Très vite, on commence à produire industriellement des locomobiles actionnant elles-mêmes leurs roues. Au regard de leur poids élevé (plus de 10 tonnes), elles sont d'abord utilisées par les armées pour déplacer les canons sur des terrains plats et de bonne portance.

jeudi 16 juin 2022

Le porteplume de Némo

Le poulpe géant ne lui avait laissé que de mauvais souvenirs. La disparition de son infortuné compagnon était encore présente à son esprit tout comme l’homérique combat qu’il avait dû mener contre la dizaine de poulpes géants qui avaient entravé le Nautilus.

« Le capitaine Nemo, rouge de sang, immobile près du fanal, regardait la mer qui avait englouti l’un de ses compagnons, et de grosses larmes coulaient de ses yeux. »
Comme pour exorciser ce moment, un poulpe ornait son porte-plume afin, chaque jour, de l’avoir à sa vue et de se remémorer le souvenir de son compagnon. Ce poulpe cathartique enserrant le corps de son porte-plume lui rappelait que, pas plus que sur la Terre, l’Homme n’est pas le maître des fonds marins.

Une création de Gildas Blueford pour le Gramophone Beuglant


vendredi 10 juin 2022

Une touche Steampunk à la piscine

La commande
Sans attaquer le gros œuvre ou réaliser un Nautilus à l’échelle 1, le souhait était de poser ça et là quelques références à l’esthétique Jules Vernienne pour créer un esprit Steampunk autour de la piscine

La réalisation
En premier lieu, il a été décidé d’orner le fond de la piscine d’une peinture de poulpe, prêt à jouer avec les baigneurs.
Ensuite il a été disposé quelques objets faisant directement référence à l’univers aquatique ancien. Une ancienne bouée orne le mur bordant le bassin. Afin de pouvoir poser serviette et rafraichissement un touret a été repeint et décoré de faux rouages.

Sur un autre côté, c’est une vieille ancre qui décore la margelle, surmontée d’une ancienne horloge afin que les baigneurs puissent avoir l’heure pendant leur bain.
Une attention particulière a été portée à la porte d’accès au local technique de la piscine qui a reçu un hublot dans sa partie haute et un volant de porte étanche en son centre lui conférant un aspect de porte étanche de bateau ou de sous-marin.

Et pour couronner le tout, le drapeau du Gramophone Beuglant flotte fièrement au-dessus du local technique.

jeudi 2 juin 2022

Le Cosplay, le rapport aux autres

Le rapport aux autres

Bien qu’un « public » à proprement parler ne soit pas nécessaire pour faire du cosplay, c’est quand même une activité intrinsèquement sociale. Lors des conventions, le cosplayeur fera inévitablement de nombreuses rencontres qui font partie intégrante de l’expérience vécue. Ces rencontres aident le cosplayeur à cerner le comportement qu’il veut donner à son personnage, elles vont également contribuer à modeler un monde parallèle, entre la réalité et la fiction dont le personnage est issu. C’est dans cette réalité alternative que Dark Vador peut rencontrer le roi Arthur, où le cosplayeur doit faire preuve d’inventivité et d’improvisation.

Ceux qui font du cosplay

Lors des conventions, être costumé c’est à la fois contribuer à se faire remarquer, à montrer sa création mais sans pour autant s’attirer le jugement des autres car nombre d’autres visiteurs sont également costumés. Cela permet au cosplayeur de s’affirmer, de prendre confiance en lui, sans risquer les regards interrogateurs – ou même réprobateurs - des gens qui l’entourent.

Les cosplayeurs ayant souvent passé de nombreuses heures à perfectionner leur costume, sont toujours enclins à parler de leurs créations. Ces moments d’échange sont très précieux car ils sont un terrain fertile pour la créativité de futurs costumes et ils permettent de s’améliorer et de progresser.

Ceux qui n’en font pas

Lors des conventions, beaucoup de visiteurs ne sont pas costumés. Cependant, s’ils ont fait l’effort de venir, c’est qu’ils ont un point de vue positif par rapport au cosplay. En effet, de nombreux visiteurs sont admiratifs devant les cosplayeurs, les interrogeant sur leur costume et prenant des photos avec eux. Et même lorsque leur attitude est plus neutre, il y a un sentiment bienveillant envers les personnes costumées.

Cette attention portée au cosplayeur peut contribuer à flatter son ego : c’est un bon moyen de développer sa confiance en lui. En effet, il y a souvent des photographes qui viennent en convention et qui prennent en photo de nombreux cosplayeurs. Bien que cela puisse être intimidant au premier abord, on se prend vite au jeu à poser devant les photographes.

En se costumant, on rentre dans une relation paradoxale avec le public : le regard des autres est porté sur nous, on se met en avant. Le cosplayeur devient alors le centre de l’attention, se démarque de la foule et n’est plus anonyme. Cependant, il est toujours caché derrière son personnage, comme derrière un masque (parfois littéralement). Le cosplayeur sort donc de l’anonymat sans pour autant se dévoiler.

De plus, lors des conventions, être costumé c’est se démarquer mais sans trop être différent puisque de nombreuses autres personnes sont cosplayées.

Conclusion

Le cosplay est donc une activité pluridisciplinaire qui peut aider à progresser sur le plan personnel autant d’un point de vue technique que d’un point de vue social. La conception du costume permet de développer ses compétences techniques et de tisser un premier lien avec son personnage. Ce lien est enrichi par la création d’un univers fictif entourant ce personnage. En se mettant à la place de notre double, cela nous aide à nous questionner sur notre propre rapport au monde qui nous entoure. Ceci tend parfois à brouiller la limite entre notre personnage et notre propre personnalité.

En participant à des conventions, on constate que le cosplay possède un gros aspect social. Les cosplayeurs interagissent entre eux et avec leur public pour développer un univers et des histoires collectivement à partir d’une culture très riche. Cet imaginaire de fiction nourrit l’univers dans lequel évolue notre personnage. Ces interactions ont tendance à flatter l’ego et à donner confiance en soi car le monde du cosplay a en grande partie une attitude bienveillante. En se cachant derrière son personnage, chacun est libre de se dévoiler à son rythme en jouant avec le regard des autres.

Le steampunk est un bon exemple de cette démarche puisqu’il ne se base généralement pas sur une œuvre existante et donc rentre parfaitement dans le processus de création du personnage et de l’univers. Le steampunk amène à se poser la question de la science et de la technologie dans la société, de l’interaction de l’homme et de la machine et cela se reflète dans les détails apportés aux costumes.

Gildas Blueford