mercredi 10 avril 2019

Le Maréorama

Lors de l’exposition universelle de Paris de 1900 une attraction va attirer une foule immense. Il s’agit du Maréorama dont le vaste édifice s’élève sur le champ de Mars au pied de la tour de Gustave Eiffel.
Le bâtiment abritant le Maréorama
Il s’agit de la première attraction « 4D » ayant existé. Pour le prix d’une course en fiacre, celle-ci reconstitue en une demi-heure une traversée maritime entre Villefranche et Constantinople. 700 passagers peuvent prendre place sur la reconstitution fidèle du pont d’un Steamer du début du siècle dernier avec une grande cheminée, la dunette, le gouvernail, etc. L’accès à la plateforme de 50 mètres de long sur 9 mètres de large s’effectue par un escalier sombre et étroit rappelant la coupée d’un navire. Un matelot vous aide ensuite à trouver votre place. Puis c’est le départ.

Deux immenses toiles de 750 mètres de long sur 15 mètres de haut fixées sur des câbles à l’aide de crochets vont alors défiler de chaque côté du pont du bateau donnant l’illusion du mouvement. Elles ont été réalisées par Hugo D’alesi un célèbre peintre d’affiches publicitaires. Chacune des deux toiles s’enroulent sur un mat vertical situé hors de la vue des passagers. Lors de la séance suivante la toile est déroulée pour la traversée retour de Constantinople vers Villefranche.
Illustration du principe du Maréorama
Le pont du bateau est posé sur un caisson reposant lui-même sur un immense réservoir d’eau. A chaque extrémité, deux vérins supportent le ponton. Des chaines fixées sur les quatre côtés vont être tirées par de puissant moteurs, tantôt dans un sens tantôt dans l’autre donnant l’illusion du roulis et du tangage du bateau.

De nombreux effets sont ajoutés pour accentuer la sensation d’être sur le pont d’un navire en pleine mer : diffusion de sons, jeu de lumières recréant le jour, la nuit et même les éclairs de l’orage. D’énormes ventilateurs projettent des bourrasques d’air à travers des couches de varech afin de donner aux voyageurs la sensation de la brise marine. Par moment, des acteurs font irruption sur le pont du bateau à la grande surprise du public !
Les vérins supportant le pont du bateau
Voici ce qu’en dit le Guide-Boussole : Exposition et Paris de 1900
« Les spectateurs sont placés sur le pont d’un steamer, animés des mouvements de roulis et de tangage autour duquel se déroulent d’immenses toiles d’un kilomètre de longueur  sur une hauteur de quinze mètres et dont le mouvement combiné avec ceux du navire crée l’illusion de la marche. La vue des manœuvres exécutées par l’équipage, des artifices d’éclairage, une ventilation imprégnée d’odeurs marines par son passage à travers une couche de varech rendent cette illusion parfaite. »

Les dernières attractions dites « 4D » que l’on trouve dans les parcs à thèmes actuels n’ont donc rien à envier au Maréorama de 1900 et s’en inspirent largement.

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