vendredi 15 mai 2020

L'étrange malette du Professeur Brétavia

La maison était située dans une ruelle si étroite qu’il était impossible à deux véhicules de se croiser. Sur la rue donnait un petit jardin qui n’était plus entretenu depuis longtemps et dans lequel une végétation sauvage avait repris ses droits. Au fond se trouvait la maison. Elle était composée de plusieurs petits volumes, d’un ancien lavoir et d’un bûcher. Personne n’en connaissait l’année d’édification mais elle devait vraisemblablement remonter aux toutes premières années du XX° siècle.

Suite au décès de grand-maman, nous ne pûmes nous résoudre à vendre la maison familiale. Pour certains d’entre nous, elle possédait un parfum d’enfance, pour d’autres elle représentait des souvenirs de vacances. Nous décidâmes donc de la louer en attendant que le temps fasse son œuvre et que les souvenirs qu’elle portait s’estompent.

Ce moment arriva suite au départ des derniers locataires, un couple de personnes âgées. La décision de la vendre fut alors prise. Cela fut l’occasion de la vider de tout ce qu’elle pouvait contenir, la mémoire d’une vie passée en ce lieu.
Les locataires n’avaient en effet pas investi la totalité de la maison, laissant le grenier, la cave et le bûcher dans l’état où ils étaient le jour du décès de grand-mère. Le bûcher, était un capharnaüm indescriptible. Il regorgeait de vieux outils, de bois et de divers objets d’un usage inconnu. La cave recelait les restes d’un très ancien tas de charbon, vestige de l’époque où la maison n’était chauffée que par un poêle situé dans la cuisine. Au fond, sous une lucarne qui n’avait pas été ouverte depuis de nombreuses années, des bouteilles et des flacons étaient alignés sur  les frêles étagères fixées au mur de pierre. Dans une vieille pile et au sol reposaient des bouteilles vides de différentes tailles. Le grenier, quant à lui, n’était occupé que par quelques anciens meubles d’enfant  et quelques jouets sans valeur.
Sur une étagère reposait une poussiéreuse valise en carton ornée d’étiquettes de voyage. Au sol, plusieurs malles en bois et une caisse de bois de forme cubique avec une étiquette : Professeur Brétavia. Qui était ce professeur ? Nous n’en avions jamais entendu parler dans la famille.
Animés d’une curiosité quasi enfantine, nous délaissâmes les divers flacons pour nous concentrer sur l’ouverture des malles, caisse et valise. Peut- être que leur contenu nous renseignerait sur la personnalité de ce professeur. La première malle contenait du linge de maison. Diverses pièces de linge étaient soigneusement pliées, certaines brodées du monogramme GB. Pas facile de savoir à qui elles avaient appartenu tant ces initiales étaient courantes dans la famille. La seconde malle, quant à elle, était vide.

Il ne restait plus qu’à ouvrir la valise et la caisse. Malheureusement nous ne pûmes ouvrir la valise qui était fermée à clé. Ne souhaitant pas l’abimer, nous dûmes nous résoudre à la garder jusqu’à ce qu’un homme de l’art fasse son œuvre sur les antiques serrures.
Restait la caisse en bois. Les crochets la fermant étaient un peu rouillés, mais ils ne résistèrent pas longtemps. Les mains tremblantes, nous ouvrîmes la boîte et découvrîmes une mallette de chimiste.
Outre un magnifique microscope, elle contenait dans son couvercle de nombreux tubes à essai dont un qui portait encore les traces d’un usage lointain.
Au fond de la boîte, divers flacons dont certains encore remplis. Leurs étiquettes portaient des noms de produits inconnus de nous à l’exception d’un estampillé comme étant de l’arsenic !
A quelles expériences pouvait donc se livrer ce mystérieux personnage ? Qui était donc le Professeur Brétavia ?                                                                                           

2 commentaires:

  1. merci de tenir ce blog! je le lis chaque semaine, et j'adore!

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    1. Merci pour vos encouragements qui nous motivent à publier un article chaque semaine pour le plaisir de nos lecteurs.
      La rédaction

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