La maison était située dans une ruelle si étroite qu’il était
impossible à deux véhicules de se croiser. Sur la rue donnait un petit jardin
qui n’était plus entretenu depuis longtemps et dans lequel une végétation sauvage
avait repris ses droits. Au fond se trouvait la maison. Elle était composée de
plusieurs petits volumes, d’un ancien lavoir et d’un bûcher. Personne n’en
connaissait l’année d’édification mais elle devait vraisemblablement remonter
aux toutes premières années du XX° siècle.
Suite au décès de grand-maman, nous ne pûmes nous résoudre
à vendre la maison familiale. Pour certains d’entre nous, elle possédait un
parfum d’enfance, pour d’autres elle représentait des souvenirs de vacances. Nous
décidâmes donc de la louer en attendant que le temps fasse son œuvre et que les
souvenirs qu’elle portait s’estompent.
Ce moment arriva suite au départ des derniers locataires,
un couple de personnes âgées. La décision de la vendre fut alors prise. Cela fut
l’occasion de la vider de tout ce qu’elle pouvait contenir, la mémoire d’une vie
passée en ce lieu.
Les locataires n’avaient en effet pas investi la totalité
de la maison, laissant le grenier, la cave et le bûcher dans l’état où ils étaient
le jour du décès de grand-mère. Le bûcher, était un capharnaüm indescriptible. Il
regorgeait de vieux outils, de bois et de divers objets d’un usage inconnu. La
cave recelait les restes d’un très ancien tas de charbon, vestige de l’époque
où la maison n’était chauffée que par un poêle situé dans la cuisine. Au fond,
sous une lucarne qui n’avait pas été ouverte depuis de nombreuses années, des bouteilles
et des flacons étaient alignés sur les frêles
étagères fixées au mur de pierre. Dans une vieille pile et au sol reposaient
des bouteilles vides de différentes tailles. Le grenier, quant à lui, n’était
occupé que par quelques anciens meubles d’enfant et quelques jouets sans valeur.
Sur une étagère reposait une poussiéreuse valise en
carton ornée d’étiquettes de voyage. Au sol, plusieurs malles en bois et une
caisse de bois de forme cubique avec une étiquette : Professeur Brétavia.
Qui était ce professeur ? Nous n’en avions jamais entendu parler dans la
famille.
Animés d’une curiosité quasi enfantine, nous délaissâmes
les divers flacons pour nous concentrer sur l’ouverture des malles, caisse et
valise. Peut- être que leur contenu nous renseignerait sur la personnalité de ce
professeur. La première malle contenait du linge de maison. Diverses pièces de
linge étaient soigneusement pliées, certaines brodées du monogramme GB. Pas
facile de savoir à qui elles avaient appartenu tant ces initiales étaient
courantes dans la famille. La seconde malle, quant à elle, était vide.
Il ne restait plus qu’à ouvrir la valise et la caisse. Malheureusement
nous ne pûmes ouvrir la valise qui était fermée à clé. Ne souhaitant pas
l’abimer, nous dûmes nous résoudre à la garder jusqu’à ce qu’un homme de l’art
fasse son œuvre sur les antiques serrures.
Restait la caisse en bois. Les crochets la fermant
étaient un peu rouillés, mais ils ne résistèrent pas longtemps. Les mains
tremblantes, nous ouvrîmes la boîte et découvrîmes une mallette de chimiste.
Outre un magnifique microscope, elle contenait dans son
couvercle de nombreux tubes à essai dont un qui portait encore les traces d’un
usage lointain.
Au fond de la boîte, divers flacons dont certains encore
remplis. Leurs étiquettes portaient des noms de produits inconnus de nous à l’exception
d’un estampillé comme étant de l’arsenic !
A quelles expériences pouvait donc se livrer ce
mystérieux personnage ? Qui était donc le Professeur Brétavia ?
merci de tenir ce blog! je le lis chaque semaine, et j'adore!
RépondreSupprimerMerci pour vos encouragements qui nous motivent à publier un article chaque semaine pour le plaisir de nos lecteurs.
SupprimerLa rédaction