vendredi 5 décembre 2025

Des cabinets de curiosités au Freak show

Aussi loin que nous puissions remonter dans le temps, l’Homme à toujours été fasciné par ce qu’il ne peut pas expliquer.

Cet attrait pour l’étrange et l’inconnu est très prégnant en cette fin de XIX° siècle. Cela se caractérise par une attirance pour les célèbres cabinets de curiosités rassemblant de nombreux artefact inconnus, réels ou parfois créés pour l’occasion.  L’attrait pour les maisons hantées et les créatures fantastiques réelles ou imaginaires est très marqué. Rappelons que le roman « Frankenstein ou le Prométhée moderne » est publié pour la première fois en 1818  et « Dracula » en 1897.

Le spiritisme prend lui aussi son essor à cette époque avec l’intérêt du monde scientifique pour les tables tournantes, les ouija ou l’écriture automatique. Le terme de spiritisme est d’ailleurs inventé en 1857 par Hyppolite Léon Denizard Rivail dans son ouvrage « Le livre des esprits ».
C’est dans cette atmosphère qu’à la fin du XIX° vont se développer les attractions foraines. Pour quelques sous, le public est invité à pénétrer sous une tente où lui est présenté un personnage avec une particularité physique hors norme : la femme à barbe, les sœurs siamoises, l’homme le plus fort du monde, le plus petit, etc. Ce peut aussi être des personnes qui font des choses inhabituelles comme avaler des sabres ou se contorsionner à l’extrême.

Mais il peut aussi lui être présenté des phénomènes anormaux dus à des erreurs de la nature et souvent des tours de magie comme la femme sans corps ou des canulars comme par exemple la célèbre sirène de P.T. Barnum.

Car s’il existe un homme qui a bien perçu cet attrait du public pour l’étrange, c’est bien P.T. Barnum aux Etats-Unis. Mais c’est surtout grâce à son talent de communicant qu’il va transformer les baraques de foire en un spectacle à part entière, en ouvrant en 1841 le « Barnum’s American Museum » qui deviendra le musée le plus fréquenté des Etats-Unis.

C’est l’arrivée du cinéma au début du XX° siècle qui, en tant que nouveau divertissement, annoncera le déclin de ces attractions foraines. En expliquant certains phénomènes, la science accélérera ce déclin tout comme la prise de conscience par le public de l’exploitation de ces personnes par les promoteurs de spectacle.