Le jour où la machine s’arrêta - Chapitre VIII : Vers un autre monde

Chapitre 8 : Vers un autre monde

Georges Brétavia se remémore les circonstances de son arrivée dans cet univers. S’il y est arrivé par la foudre, il est possible que la foudre l’en fasse sortir. Mais comment être foudroyé dans un monde où il fait toujours beau ?

Lui reviennent alors les souvenirs d’une conversation avec un scientifique lui expliquant que, s’aventurant sur les traces d’un certain Nicolas Tesla ils arrivaient à produire d’impressionnantes décharges électriques. Et si c’était cela la solution ? Traverser un éclair produit en laboratoire ? Une lueur d’espoir nait en son esprit. Il file dans son laboratoire pour chercher l’adresse de ce savant. Au bout d’un long moment passé à feuilleter ses agendas et carnets de note, il trouve enfin ce qu’il cherchait.

En possession de la précieuse adresse il traverse une nouvelle fois la ville pour se rendre à l’université, plus précisément au laboratoire de recherche en électricité.

Par chance, nous sommes en semaine et l’université est ouverte. Il regarde sur le plan situé à l’accueil. Le laboratoire se situe dans une des ailes du bâtiment. Plus il s’approche du but, plus son rythme cardiaque s’accélère. Depuis qu’il a été projeté dans ce monde, c’est la première fois qu’il se surprend à avoir de l’espoir.

Il gravit quatre à quatre les marches de l’escalier monumental qui donne accès au haut de l’amphithéâtre et, d’un geste brusque ouvre la double porte en bois. Le spectacle qui s’offre à ses yeux en bas de l’amphithéâtre lui coupe le souffle.

Un enseignant se trouve à côté d’une bobine tesla devant une assistance d’élèves incrédules. Il prend un instant pour reprendre son souffle et savourer cet instant qui est peut-être le dernier dans ce monde. Du sommet de la bobine Tesla partent de petits arcs électriques. Georges Brétavia décide, avec sa main, de couper l’un d’entre eux en souhaitant que la décharge le propulse dans le monde animé qu’il a quitté.

Il sait que cet acte risque d’être douloureux, voire peut-être de le tuer. Mais il n’a guère d’autre choix. Il retient son souffle et de sa main traverse l’arc électrique. Le choc est rude et le projette à la renverse. Il est sonné mais bien vivant. Il regarde autour de lui. Rien n’a changé, tout est toujours immobile. Il garde espoir et se dit que l’arc n’était peut-être pas suffisant et qu’un arc plus important aurait peut-être plus d’effet.
Il n’est pas question de rater le prochain. Il regagne donc les bancs de l’amphithéâtre et fixe la bobine Tesla. Si un arc important doit se produire il n’est pas question de le rater, quitte à vivre dans l’amphithéâtre plusieurs jours d’affilée.

Au bout de quelques heures de son temps à lui, un énorme éclair se forme sur le côté de la bobine. C’est le moment ou jamais. Mais l’arc est situé en haut de la bobine. Il prend la chaise du professeur et la pose sur le bureau. Il peut atteindre ainsi atteindre l’arc. Comme pour le précédent, il retient son souffle et traverse l’arc électrique de sa main encore un peu endolorie par le précédent choc.

La décharge le projette à nouveau en arrière. Il perd l’équilibre, tombe de la chaise sur le bureau puis sur le sol. Sa tête frappe violement le parquet en bois de l’amphithéâtre. Il est inconscient.



Les étudiants n’en croient pas leurs yeux. Le dernier arc électrique a généré l’apparition d’un homme. Ce n’est plus de la science mais de la magie. Ils se précipitent en bas de l’amphithéâtre pour porter secours à cet homme qui vient de jaillir d’un arc électrique. Le professeur s’approche à son tour, ouvre la veste de Georges Bretavia puis son gilet et pose son oreille sur sa poitrine. Il entend le cœur battre. Il demande à deux élèves de l’aider à emmener cet homme à l’infirmerie.

Là, on l’étend en attendant qu’il recouvre ses esprits. Georges Brétavia soulève péniblement une paupière. La scène qu’il devine est floue mais les personnes qu’il devine autour de lui bougent et parlent. Submergé par une vague de joie il ne peut réprimer ses larmes.


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