Pour
trouver l’origine des duels, il faut remonter à l’Antiquité. Le duel est souvent
utilisé pour départager deux armées qui s’affrontent et celui de David contre
Goliath est l’un des premiers à être entré dans l’histoire.
Il
faudra attendre le Moyen-Age pour que les règles du duel soient codifiées de
manière sensiblement identique dans toute l’Europe. Le provocateur jette son
gant à l’adversaire. Si ce dernier le ramasse, cela signifie qu’il accepte le duel.
Celui-ci se déroule dans un lieu clos au milieu d’un cercle entouré de cordes
tendues. Il est présidé par un maréchal de camp et en présence de témoins.
Les
nobles se battent à l’épée et à cheval tandis que les roturiers se battent à
pied et au bâton. L’issue du combat dépend du litige : en matière criminelle,
le vaincu est pendu.
À partir du XIII° siècle, les rois de France s’opposeront aux duels. Mais la
révolution abolit tous les édits royaux et notamment ceux interdisant les duels.
Ils font alors leur grand retour et se démocratisent avec la percée des idées
révolutionnaires.
Jean-Anthelme
Brillat-Savarin publiera en 1819 son premier ouvrage sobrement intitulé « Essai
historique et critique sur le duel d'après notre législation et nos mœurs ». Cet ouvrage dresse un historique des législations relatives à la
pratique du duel et se propose « d’examiner si les faits qui constituent un
duel sans déloyauté sont qualifiés et punis » par les lois de son temps.
Mais
c’est en 1836 qu’est édité le manuel du duel « Essai sur le
duel » écrit par le Comte de Chateauvillard. Il codifie de manière précise
les règles du duel. L’offensé doit choisir la date et le lieu ainsi que les
armes du duel. À l’épée du Moyen-Age sont ajoutés le sabre et le pistolet,
modernité oblige. Le duel est dirigé par un arbitre en présence de deux
témoins. Il se poursuit jusqu’à la mort de l’un des duellistes sauf si il
est convenu de l’arrêt au premier sang, c’est-à-dire à la première blessure.
Un an
à peine après l’édition de ce livre, un arrêt de la Cour de Cassation définit
l’homicide en duel comme un meurtre. Cela n’empêchera cependant pas la
généralisation des duels entre les hommes politiques ou les journalistes. De
nombreuses célébrités de l’époque y ont recours : Thiers, Jaurès, Clémenceau,
Proust, etc. Ces duels sont aussi popularisés par les journaux et par les
romans de cape et d’épée qui connaissent un grand succès.
Le duel Déroulède-Clémenceau à la Une du petit journal en 1893 |
La
grande époque des duels déclinera après la première guerre mondiale. Au cours
de cette sombre période, des millions d’hommes européens vont être confrontés à la mort ;
mourir pour l’honneur à propos d'un simple différend revêt alors une dimension absurde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire