samedi 26 octobre 2019

L’exposition Universelle, Internationale, Coloniale et ouvrière de Lyon 1894

De 1855 à 1900, Paris accueillit pas moins de cinq expositions universelles (1855, 1867, 1878, 1889 et 1900). Mais ce ne fut pas la seule ville française à accueillir une exposition universelle pendant la période victorienne puisqu’en 1894, Lyon organisa une exposition Universelle, Internationale, Coloniale et ouvrière.


Cette exposition Universelle fut le couronnement des travaux d’embellissement dont avait été  l’objet la ville de Lyon de nombreuses années auparavant. Rappelons qu’au cours des vingt années précédant l’exposition Universelle, la ville connut la création de l’avenue du Maréchal de Saxe, du cours Gambetta, des ponts Morand, Lafayette et du pont du Midi, l’achèvement de l’hôtel du département, de l’université, l’aménagement de la place des Terreaux avec la mise en place de la fontaine de Bartholdi et l’érection de la tour de Fourvière ! En sous-sol, ce sont les réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement qui furent considérablement développés.

Dès le 26 avril 1894 soit deux jours avant son inauguration officielle, la foule se pressait déjà aux grilles du Parc de la Tête d’Or où l’Exposition Universelle avait pris place. Pas moins de quatre millions de visiteurs foulèrent le sol du parc pour la visiter. Les visiteurs ne manquèrent pas d’être émerveillés par la magnifique coupole de la structure métallique de 220 mètres de diamètre et de 55 mètres de haut.

La coupole de l'Exposition Universelle de Lyon en 1894
Les nombreux pavillons disséminés dans le parc tout autour du lac ravirent eux aussi les visiteurs. Parmi ces pavillons, nous citerons le palais de l’enseignement, le palais du département du Rhône et de Lyon, le palais des arts religieux, le palais de l'économie sociale, un bâtiment consacré aux beaux-arts et à l’agriculture, un autre concernant une exposition ouvrière, un pavillon des chemins de fer, un pavillon du génie civil, un pavillon des forêts, etc.

Le plan du parc de la Tête d'Or, lieu de l'Exposition Universelle
D’autres pavillons eurent pour thématiques les colonies françaises. Ce fut le cas du palais de l’Algérie, du palais de la Tunisie, du palais de l’Indochine et du palais de l’Afrique occidentale. Le nom de « Tonkin » sera d’ailleurs donné par ses habitants à un quartier de la Ville de Villeurbanne, mitoyenne du Parc de la Tête d'Or, suite à l’exposition coloniale.

Trois lignes de tramway permirent aux visiteurs de rejoindre l’exposition depuis le centre de Lyon. Les nouveaux tramways électriques eurent toutes les faveurs du public.

Mais cette exposition Universelle fut aussi marquée par un drame. En effet, le 24 juin 1894, alors qu’il quitte par une issue secondaire le banquet organisé à la Chambre de Commerce de Lyon à l’occasion de l’Exposition Universelle Internationale et Coloniale, le président Sadi Carnot est blessé d'un coup de poignard par l'anarchiste italien Sante Geronimo Caserio. Le député Gaston Doumergue est témoin de la scène.
L'assassinat de Sadi Carnot (Tinayre - Monde illustré, 1894-06-30)
Sadi Carnot, touché en plein foie et agonisant, fut rapidement transporté à la préfecture du Rhône. Il y mourut trois heures plus tard dans la nuit du 25 juin 1894.

Une plaque commémorant cet atentat est aujourd'hui visible au palais de la Bourse à Lyon.

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