En 1867, alors qu’il n’a que 20 ans, il part plusieurs mois aux États-Unis. Il y découvre le réseau de chemin de fer qui va bientôt relier la côte Est à la côte Ouest et dont les travaux titanesques ont débuté un an plus tôt. Il y découvre aussi les wagons-lits conçus par l’industriel américain Georges Pullman d’une modernité et d’un confort inexistants en Europe.
De retour en Belgique, il présente un projet de train intercontinental au roi des Belges Léopold II qui soutient le projet. C’est pour cette raison que les armoiries de la future compagnie des wagons-lits reprennent celle de la maison royale belge.
Des premiers essais de circulation de wagons-lits vont être réalisés entre Paris et Vienne et Paris et Berlin. Mais la « Georges Nagelmackers et Cie » créée pour l’occasion connait des difficultés financières. Georges Nagelmackers doit alors s’associer à l’américain William d'Alton Mann, riche inventeur dépositaire d'un brevet de wagons-lits doté de compartiments ouvrant sur un couloir latéral. En 1875 ils fondent la « Mann's Railway Sleeping Car Company ». Puis en 1876, Nagelmackers fonde la « Compagnie internationale des wagons-lits » qui deviendra en 1884 la « Compagnie internationale des wagons-lits et des grands express européens ».
Georges Nagelmackers |
Un premier train de luxe est lancé en 1882 entre Paris et Vienne. Devant le succès qu'il rencontre, Georges Nagelmackers à l’idée de prolonger ce voyage vers Constantinople, capitale de l’Empire Ottoman. L’Europe n’est pas encore unifiée et chaque pays possède, par exemple, des largeurs de rails différents. Les trains s’arrêtent donc à chaque frontière et les voyageurs changent alors de train. Il lui faut donc faire preuve d’innovations technologiques et d'un grand sens politique pour que son projet voit le jour.
Mais sa ténacité lui permet, le 5 juin 1883, de faire circuler le premier « Orient Express ». Le voyage inaugural aura lieu le 4 octobre de la même année au départ de la gare de Strasbourg (future gare de l’Est) à Paris. Les passagers sont des hommes politiques, des hauts fonctionnaires Belges et Français, des représentants de compagnies ferroviaires ainsi que des journalistes. Parmi ceux-ci, on compte la présence de deux femmes. Le voyage dure quatre jours et le train s’arrête à Strasbourg, Munich, Vienne, Budapest et Buccarest, terminus de la ligne ferroviaire. Pour ce premier voyage, les voyageurs traversent ensuite le Danube par bateau avant de reprendre un train nettement moins luxueux à destination de Varna, port bulgare sur la mer Noire, où ils embarquent à bord du navire à vapeur Espero qui les emmène en une quinzaine d'heures jusqu'à Constantinople par le Bosphore. Il faudra attendre 1889 pour que l’Orient Express aille directement jusqu’à Constantinople.Afin d’assurer la pérennité de ce voyage qui dure quatre jours et nécessite une trentaine de changement de motrices (pour ravitaillement en eau), de nombreux ateliers seront créés le long de la ligne, chacun possédant le matériel nécessaire à la réparation d’éventuelles avaries. Le ravitaillement en vivres se fait lui aussi tout au long du voyage, ce qui permet aux cuisiniers du bord de proposer, dans une minuscule cuisine de 4m², des plats en harmonie avec les traditions des pays traversés.
Mais Georges Nagelmackers s’aperçoit rapidement qu’à l’arrivée à Constantinople il n’existe aucun hôtel du niveau de confort de l’Orient Express pour ses passagers. Il décide dont d’y édifier l’Opéra Hôtel, un hôtel de luxe qui sera équipé du second ascenseur installé en Europe.
Sur sa lancée, à l’exposition universelle de 1900 à Paris, Georges Nagelmackers dévoile son projet de Transsibérien. Mais cette fois-ci le succès ne sera pas au rendez-vous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire