jeudi 2 juin 2022

Le Cosplay, le rapport aux autres

Le rapport aux autres

Bien qu’un « public » à proprement parler ne soit pas nécessaire pour faire du cosplay, c’est quand même une activité intrinsèquement sociale. Lors des conventions, le cosplayeur fera inévitablement de nombreuses rencontres qui font partie intégrante de l’expérience vécue. Ces rencontres aident le cosplayeur à cerner le comportement qu’il veut donner à son personnage, elles vont également contribuer à modeler un monde parallèle, entre la réalité et la fiction dont le personnage est issu. C’est dans cette réalité alternative que Dark Vador peut rencontrer le roi Arthur, où le cosplayeur doit faire preuve d’inventivité et d’improvisation.

Ceux qui font du cosplay

Lors des conventions, être costumé c’est à la fois contribuer à se faire remarquer, à montrer sa création mais sans pour autant s’attirer le jugement des autres car nombre d’autres visiteurs sont également costumés. Cela permet au cosplayeur de s’affirmer, de prendre confiance en lui, sans risquer les regards interrogateurs – ou même réprobateurs - des gens qui l’entourent.

Les cosplayeurs ayant souvent passé de nombreuses heures à perfectionner leur costume, sont toujours enclins à parler de leurs créations. Ces moments d’échange sont très précieux car ils sont un terrain fertile pour la créativité de futurs costumes et ils permettent de s’améliorer et de progresser.

Ceux qui n’en font pas

Lors des conventions, beaucoup de visiteurs ne sont pas costumés. Cependant, s’ils ont fait l’effort de venir, c’est qu’ils ont un point de vue positif par rapport au cosplay. En effet, de nombreux visiteurs sont admiratifs devant les cosplayeurs, les interrogeant sur leur costume et prenant des photos avec eux. Et même lorsque leur attitude est plus neutre, il y a un sentiment bienveillant envers les personnes costumées.

Cette attention portée au cosplayeur peut contribuer à flatter son ego : c’est un bon moyen de développer sa confiance en lui. En effet, il y a souvent des photographes qui viennent en convention et qui prennent en photo de nombreux cosplayeurs. Bien que cela puisse être intimidant au premier abord, on se prend vite au jeu à poser devant les photographes.

En se costumant, on rentre dans une relation paradoxale avec le public : le regard des autres est porté sur nous, on se met en avant. Le cosplayeur devient alors le centre de l’attention, se démarque de la foule et n’est plus anonyme. Cependant, il est toujours caché derrière son personnage, comme derrière un masque (parfois littéralement). Le cosplayeur sort donc de l’anonymat sans pour autant se dévoiler.

De plus, lors des conventions, être costumé c’est se démarquer mais sans trop être différent puisque de nombreuses autres personnes sont cosplayées.

Conclusion

Le cosplay est donc une activité pluridisciplinaire qui peut aider à progresser sur le plan personnel autant d’un point de vue technique que d’un point de vue social. La conception du costume permet de développer ses compétences techniques et de tisser un premier lien avec son personnage. Ce lien est enrichi par la création d’un univers fictif entourant ce personnage. En se mettant à la place de notre double, cela nous aide à nous questionner sur notre propre rapport au monde qui nous entoure. Ceci tend parfois à brouiller la limite entre notre personnage et notre propre personnalité.

En participant à des conventions, on constate que le cosplay possède un gros aspect social. Les cosplayeurs interagissent entre eux et avec leur public pour développer un univers et des histoires collectivement à partir d’une culture très riche. Cet imaginaire de fiction nourrit l’univers dans lequel évolue notre personnage. Ces interactions ont tendance à flatter l’ego et à donner confiance en soi car le monde du cosplay a en grande partie une attitude bienveillante. En se cachant derrière son personnage, chacun est libre de se dévoiler à son rythme en jouant avec le regard des autres.

Le steampunk est un bon exemple de cette démarche puisqu’il ne se base généralement pas sur une œuvre existante et donc rentre parfaitement dans le processus de création du personnage et de l’univers. Le steampunk amène à se poser la question de la science et de la technologie dans la société, de l’interaction de l’homme et de la machine et cela se reflète dans les détails apportés aux costumes.

Gildas Blueford


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