Le rapport aux autres
Bien
qu’un « public » à proprement parler ne soit pas nécessaire pour faire
du cosplay, c’est quand même une activité intrinsèquement sociale. Lors
des conventions, le cosplayeur fera inévitablement de nombreuses
rencontres qui font partie intégrante de l’expérience vécue. Ces
rencontres aident le cosplayeur à cerner le comportement qu’il veut
donner à son personnage, elles vont également contribuer à modeler un
monde parallèle, entre la réalité et la fiction dont le personnage est
issu. C’est dans cette réalité alternative que Dark Vador peut
rencontrer le roi Arthur, où le cosplayeur doit faire preuve
d’inventivité et d’improvisation.
Ceux qui font du cosplay
Lors
des conventions, être costumé c’est à la fois contribuer à se faire
remarquer, à montrer sa création mais sans pour autant s’attirer le
jugement des autres car nombre d’autres visiteurs sont également
costumés. Cela permet au cosplayeur de s’affirmer, de prendre confiance
en lui, sans risquer les regards interrogateurs – ou même réprobateurs -
des gens qui l’entourent.
Les
cosplayeurs ayant souvent passé de nombreuses heures à perfectionner
leur costume, sont toujours enclins à parler de leurs créations. Ces
moments d’échange sont très précieux car ils sont un terrain fertile
pour la créativité de futurs costumes et ils permettent de s’améliorer
et de progresser.
Ceux qui n’en font pas
Ceux qui n’en font pas
Lors
des conventions, beaucoup de visiteurs ne sont pas costumés. Cependant,
s’ils ont fait l’effort de venir, c’est qu’ils ont un point de vue
positif par rapport au cosplay. En effet, de nombreux visiteurs sont
admiratifs devant les cosplayeurs, les interrogeant sur leur costume et
prenant des photos avec eux. Et même lorsque leur attitude est plus
neutre, il y a un sentiment bienveillant envers les personnes costumées.
Cette
attention portée au cosplayeur peut contribuer à flatter son ego :
c’est un bon moyen de développer sa confiance en lui. En effet, il y a
souvent des photographes qui viennent en convention et qui prennent en
photo de nombreux cosplayeurs. Bien que cela puisse être intimidant au
premier abord, on se prend vite au jeu à poser devant les photographes.
En
se costumant, on rentre dans une relation paradoxale avec le public :
le regard des autres est porté sur nous, on se met en avant. Le
cosplayeur devient alors le centre de l’attention, se démarque de la
foule et n’est plus anonyme. Cependant, il est toujours caché derrière
son personnage, comme derrière un masque (parfois littéralement). Le
cosplayeur sort donc de l’anonymat sans pour autant se dévoiler.
De
plus, lors des conventions, être costumé c’est se démarquer mais sans
trop être différent puisque de nombreuses autres personnes sont
cosplayées.
Conclusion
Le
cosplay est donc une activité pluridisciplinaire qui peut aider à
progresser sur le plan personnel autant d’un point de vue technique que
d’un point de vue social. La conception du costume permet de développer
ses compétences techniques et de tisser un premier lien avec son
personnage. Ce lien est enrichi par la création d’un univers fictif
entourant ce personnage. En se mettant à la place de notre double, cela
nous aide à nous questionner sur notre propre rapport au monde qui nous
entoure. Ceci tend parfois à brouiller la limite entre notre personnage
et notre propre personnalité.
En
participant à des conventions, on constate que le cosplay possède un
gros aspect social. Les cosplayeurs interagissent entre eux et avec leur
public pour développer un univers et des histoires collectivement à
partir d’une culture très riche. Cet imaginaire de fiction nourrit
l’univers dans lequel évolue notre personnage. Ces interactions ont
tendance à flatter l’ego et à donner confiance en soi car le monde du
cosplay a en grande partie une attitude bienveillante. En se cachant
derrière son personnage, chacun est libre de se dévoiler à son rythme en
jouant avec le regard des autres.
Le
steampunk est un bon exemple de cette démarche puisqu’il ne se base
généralement pas sur une œuvre existante et donc rentre parfaitement
dans le processus de création du personnage et de l’univers. Le
steampunk amène à se poser la question de la science et de la
technologie dans la société, de l’interaction de l’homme et de la
machine et cela se reflète dans les détails apportés aux costumes.
Gildas Blueford
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