Pénétrer dans la cité des enfants perdus c’est pénétrer dans un univers glauque, cauchemardesque à l’esthétique steampunk assumée réalisé par Jean Rabasse (césar du meilleur décor en 1996 pour ce film).
On y entre par une fête foraine, dans la tradition des arts forains 1900, avec son fort des halles, son montreur de puces savantes ou bien encore ses sœurs siamoises. Les personnages que l’on rencontre tout au long du film – un casting de « gueules » de cinéma parmi lesquelles Dominique Pinon, Jean-Claude Dreyfus, Hadji-Lazaro, Ron Perlman, Daniel Emilfork, etc. - sont autant de références au monde du freak show.
Puis l’on déambule dans une ville portuaire hors du temps, faite de tubes de cuivre, de briques sales, de mines aquatiques, de machineries rétrofuturistes et de vieux rafiots noyés dans une épaisse brume.
On y croise aussi une bande d’inquiétants cyclopes dotés d’un équipement visuel et auditif de la plus belle facture steampunk ainsi qu’un pied lourd !
Puis c’est la découverte de la plateforme perdue en mer et dans le brouillard, habitée par un étrange personnage entouré de clones et d'un un cerveau flottant dans un aquarium, quintessence de l’esthétique steampunk ! C’est ici qu’un scientifique fou dénommé Krank (mauvais en allemand, tout un programme !), fait enlever des enfants pour leur voler leurs rêves, seule solution pour ne pas vieillir.
Que ce soit son laboratoire ou la salle des machines (que n’aurait pas reniés le professeur Gaspard Brignantin !), tout concourt à une ambiance visuelle unique, baroque. Car au–delà du conte pour adulte, c’est l’atmosphère et l’univers visuel de ce film qui nous ont séduits et qui est, pour nous, une source d’inspiration steampunk.
Film de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet de 1995
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