jeudi 1 juin 2023

Carnet d'expédition (première partie)

Voilà plus d’un siècle que le professeur Brétavia, célèbre explorateur, a disparu sans qu’aucune explication n’ait pu être apportée sur les raisons de cette disparition. Les derniers éléments connus le situaient en Afrique à la fin du XIX° siècle.
 
Après la découverte de sa mallette, la récente découverte de son carnet d’expédition apporte autant de réponses qu’elle soulève de questions.
Extraits du journal de professeur Brétavia
 
37ème jour : Voilà plus d’un mois que nous avons quitté le port de Dakar où le steamer français Ville-de-Maranhao de la Compagnie des Chargeurs Réunis nous a déposés, et je commence à regretter le confort de notre cabine. Nous progressons difficilement dans cette végétation dense et sombre. La fatigue se faire sentir et mon compagnon de voyage a bien du mal, certains jours, à nous trouver suffisamment de fruits et de végétaux pour nous nourrir. Ce manque de nourriture le rend irritable. Fort heureusement, la rivière que nous suivons nous procure de l’eau à volonté.
 
39ème jour : Aujourd’hui, jour de repos. J’en profite pour faire une petite incursion dans la forêt et laisse mon guide se reposer sous la tente. Je m’enfonce dans l’épais couvert végétal et me trouve nez-à-nez avec un insecte géant inconnu. Il ressemble à une grosse libellule mais avec une tête de caïman. Je ne bouge plus et ne fais aucun bruit de peur qu’il ne fonce sur moi. Avec une telle mâchoire, il serait capable de s’offrir l’un de mes doigts comme repas.
 
Si je pouvais en capturer un, je m’attirerais un certain respect de la part des sages du Muséum d’Histoire Naturelle. À défaut, je pose le trépied de mon appareil photographique et tente un cliché avant qu’il ne s’envole dans un vrombissement d’ailes ; je baptise ma découverte « Crocodylidae quadrimaculata ». Je développerai ce cliché ce soir à mon retour à la tente.
41ème jour : La rivière que nous remontons sur berge se rétrécit de jour en jour. Nous devons vraisemblablement approcher de sa source. Le clapotis de l’eau courante fait peu à peut place à un bruit sourd que j’identifie comme étant celui d’une cascade. Ce bruit me redonne l’énergie nécessaire à notre marche du jour. J’essaie de communiquer mon enthousiasme à mon compagnon.
Nous démontons la tente, et partons en direction de l’amont de la rivière. Sans pouvoir l’expliquer, j’ai le pressentiment que nous sommes les premiers hommes à fouler cette terre et qu’elle va nous réserver de grandes découvertes.
 
43ème jour : Le bruit sourd se renforce. Au bout de quelques heures de marche, le couvert végétal se fait moins dense. Nous arrivons dans un cirque du haut duquel coule la cascade que j’attendais. À ses pieds, un lac offre un point d’eau aux animaux de la région et le cirque, un refuge. Les parois rocheuses du cirque renvoient de nombreux cris d’animaux. Avant de rebrousser chemin, je décide de faire une halte de quelques jours afin d’étudier la flore et la faune locales. Nous installons la tente et tandis que mon compagnon part à la recherche de quelques nourritures, je pars faire le tour du lac situé au pied de la cascade.

À suivre…

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