vendredi 31 mai 2024

La tête de phrénologie

Tout les vaporistes et amateurs de cabinets de curiosités ont déjà vu un jour une tête de phrénologie aussi appelée crâne de phrénologie. Il faut dire que cet objet est un classique voire un incontournable des cabinets de curiosités du XIX° siècle. Mais à quoi sert cette tête ?
Cette tête est l’illustration de ce que certains pensent à l’époque être une science – mais qui disons-le immédiatement n’en est pas une – j’ai nommé la phrénologie.
 
Le XIXe siècle est le siècle de la systématique (on observe, on catalogue, on classifie), mais aussi le siècle de l’urbanisation massive et avec elle des premières inquiétudes concernant la criminalité comme phénomène social. Médecin et anatomiste, François-Joseph Gall, médecin allemand naturalisé français, est persuadé que les prédispositions mentales de chaque individu sont visibles à la surface du crâne.
D'après F-J Gall, la dominance de tel ou tel trait de caractère se traduit par une bosse à la surface du crâne tandis que l’inhibition de certains autres se traduit par un creux. On peut ainsi, selon lui, déterminer le caractère d’une personne en palpant simplement son crâne, chaque individu ayant un crâne différent des autres. L’expression « avoir la bosse des maths » ou « la bosse du commerce » est directement issue de cette pseudo-science.
Il dessine donc à la surface du crâne les 26 zones qu’il identifie comme  représentatives de certains traits de caractère parmi lesquels l’amour conjugal, le meurtre, l’espoir, l’appétit, la méchanceté, les langues, la musique, la mémoire… Ces zones sont reportées sur le “crâne phrénologique”.
Cette science sera très vite décriée et remise en question, mais Gall, en associant l’esprit et le corps, a ouvert la voie à des nombreuses sciences modernes telles que la psychiatrie, ou aux travaux de localisation de diverses fonctions à l’intérieur du cerveau. Elle inspirera aussi Alphonse Bertillon qui mettra au point l'anthropométrie judiciaire, une méthode d'identification des délinquants par la mesure de 11 points anatomiques, faisant de lui l'inventeur de la police scientifique.

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